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Coup de sang du cheval ou myosite : comment réagir

Le syndrome du coup de sang du cheval, aussi appelé maladie du lundi, rhabdomyolyse à l’exercice ou myosite est une pathologie brutale du système musculaire qui est consécutive à un exercice physique. Le cheval souffre de crampes musculaires intenses, il transpire abondamment, se campe et ses urines sont anormalement foncées. Cheval-energy.com fait le point sur le sujet et vous explique comment réagir.

Reconnaître un coup de sang chez le cheval

Egalement appelée « maladie du lundi matin » ou encore « coup de sang », une myosite est une inflammation des muscles (« myo » = muscles et « -ite » = inflammation), consécutive à la dégradation d’un grand nombre de cellules musculaires. Les signes peuvent apparaître pendant le travail du cheval ou juste après. On note alors un raccourcissement de la foulée, un cheval qui se raidit et refuse de travailler ou même d’avancer. Les muscles du cheval les plus touchés sont ceux de la croupe et du dos, ce qui explique la démarche raide et la position campée adoptée pour tenter de soulager la douleur. Les muscles sont souvent très durs à la palpation. Le cheval a une fréquence cardiaque et respiratoire élevées en raison de la douleur et les signes peuvent même parfois ressembler à des coliques (cheval qui se couche). Dans les cas les plus graves, lorsque le cheval urine, celle-ci peut prendre une couleur marron en raison de la présence de myoglobine. La myoglobine est une molécule que l’on trouve en grande quantité dans les cellules musculaires ; lors de la dégradation de celles-ci, la myoglobine est relâchée dans la circulation sanguine et est éliminée par les reins.

Un coup de sang du cheval se produit le plus souvent suite à un exercice trop intense pour le niveau d’entrainement du cheval, lorsque l’échauffement n’est pas assez long, lorsque le cheval reprend le travail après une période de repos, ou lorsque le cheval est trop nourri par rapport à son niveau d’exercice. Il peut arriver que certains virus respiratoires comme la grippe et la rhinopneumonie favorisent les épisodes de myosite. De manière générale, faire travailler un cheval malade ou boiteux le prédispose à engendrer une myosite. Certaines erreurs alimentaires peuvent également prédisposer aux myosites telles qu’une ration trop riche en hydrates de carbone, une carence en antioxydants (sélénium, vitamine E notamment) ou en électrolytes.

Dans ces cas dits sporadiques, il convient de soigner le cheval et de repérer l’erreur de gestion afin de ne pas la répéter : exercice régulier, alimentation adaptée à l’intensité du travail demandé, échauffement progressif et adapté aux conditions environnementales (température notamment), progression régulière dans le travail, repos suffisant après une infection virale…

Néanmoins, si les épisodes de coup de sang se répètent, il est possible que le cheval soit prédisposé aux myosites.

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Réagir face à un coup de sang chez le cheval 

Le traitement de la myosite chez le cheval doit être mis en place rapidement pour limiter les lésions, calmer la douleur et aider les reins à éliminer les déchets en circulation en évitant qu’ils ne soient eux-mêmes atteints par le travail d’élimination nécessaire. Pour cela l’intervention du vétérinaire est très recommandée. La première chose à faire est de mettre le cheval dans un grand box avec une litière épaisse et de ne plus le déplacer. Il est souvent impératif de perfuser le cheval : après avoir mis en place un cathéter intraveineux, le vétérinaire lui administrera de grandes quantités de fluide isotonique sur plusieurs heures (plusieurs dizaines de litres) afin d’aider les reins à éliminer les déchets toxiques en circulation en particulier la myoglobine. Celle-ci est en effet une grosse molécule qui, quand elle passe dans le rein pour être éliminée, peut l’endommager. Si le cheval n’urine pas de lui-même après les perfusions, le vétérinaire pourra administrer les médicaments visant à stimuler la production d’urine.

Afin de calmer la douleur, le vétérinaire pourra administrer des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Néanmoins, ceux-ci pouvant également être toxiques pour les reins, il faudra contrôler que le cheval urine régulièrement et des analyses sanguines pourront être faites pour surveiller que le rein fonctionne normalement.

Dans les cas les plus bénins, il peut être suffisant de garder le cheval au box pour quelques jours en lui administrant des anti-douleurs. Dans les cas les plus graves, à l’inverse, les lésions peuvent être tellement étendues que le pronostic vital est engagé. Une autre complication fréquente du coup de sang du cheval est l’insuffisance rénale en raison de l’élimination par les reins de grandes quantités de myoglobine, qui est toxique. Néanmoins, si le cheval est soigné à temps, le pronostic est généralement bon. La reprise du travail sera très progressive et basée sur les dosages réguliers des enzymes musculaires : on recommande généralement de ne pas bouger le cheval avant le retour des CK (ou creatine kinase) dans les valeurs normales.

Prévenir le coup de sang chez le cheval

Outre les recommandations classiques de prévention énumérées plus hauts, chez les chevaux prédisposés aux myosites il est possible de limiter les risques de récidive en adaptant l’alimentation : celle-ci doit contenir peu de sucres et apporter une grande partie de l’énergie sous forme de lipides. Des aliments de ce type sont disponibles dans la plupart des gammes d’aliments pour chevaux. Cette alimentation est recommandée à la fois pour les chevaux atteints de myopathie par surcharge en polysaccharides ou PSSM (moins de stock d’énergie sous forme de glycogène) et pour les chevaux atteints de myopathie récurrente à l'exercice ou MER ou encore RER (le sucre augmente l’excitabilité des chevaux, qui est un facteur de  déclenchement des myosites). On recommande également de supplémenter ces chevaux en vitamine E et en sélénium, deux éléments antioxydants qui contribuent à protéger le muscle.

Pour prévenir les coups de sang ou aider le cheval à récupérer après un coup de sang, il est donc possible de distribuer des compléments alimentaires et/ou aliments spécifiques :

  • V.S.L de Foran, complément sous forme liquide ou sous forme de poudre, source de vitamine E, sélénium et lysine. Il permet de soutenir au quotidien le fonctionnement des muscles du cheval.
  • Protect Plus de Twydil, complément sous forme de poudre en sachet, riche en antioxydants, L-carnitine et acides aminés. Il permet de protéger efficacement les muscles du cheval.
  • Adult Specific Energy de Reverdy, granulés pour chevaux sujets aux myosites et ulcères gastriques. Ces granulés neutralisent l’acidité gastrique et protègent les muscles.
  • Excell E d'Equistro, complément sous forme liquide ou sous forme de poudre, riche en vitamine E, sélénium, lysine et magnésium. Il est recommandé pour faciliter la remise au travail du cheval suivi pour troubles musculaires, dont la myosite.

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La myopathie des pur-sangs et trotteurs

La myopathie récurrente à l’exercice (MER ou RER pour « recurrent exertional rhabdomyolysis » en anglais) est une affection que l’on rencontre chez les pur-sangs anglais et les trotteurs. Les chevaux atteints sont prédisposés à faire des myosites à répétition, en particulier les jeunes pouliches nerveuses à l’entrainement. Le problème n’est pas ici au niveau du stockage d’énergie mais au niveau de la régulation du calcium dans les cellules musculaires, le calcium étant l’élément déclencheur de la contraction. On suspecte fortement un problème génétique mais la mutation n’a pas encore été découverte.

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