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Ulcères gastriques du cheval : comment les prévenir

Votre cheval a changé de comportement, il est moins performant au travail. Et s’il souffrait d’ulcères de l'estomac ? La proportion de chevaux ayant ce type de lésions est très importante. Les ulcères gastriques est l'une des maladies digestives les plus répandues chez les chevaux.  A quoi cela est dû ? Comment savoir si votre cheval est atteint d'ulcères gastriques ? Et surtout comment prévenir l'apparition d'ulcères gastriques du cheval

Les ulcères gastriques du cheval en quelques chiffres...

Savez-vous qu’entre 60 et 90% des chevaux adultes et 20 à 50% des poulains sont ou seront concernés au cours de leur vie par des ulcères gastriques ? Ces chiffres sont incroyablement élevés, c’est pourquoi propriétaires et professionnels doivent tout faire pour prévenir les ulcères gastriques chez le cheval. La proportion d’individus touchés par ces lésions est élevée, il s’agit donc d’une pathologie à ne pas négliger. De plus, les équidés y sont particulièrement sensibles, mais pourquoi ?

Pourquoi les ulcères gastriques du cheval sont-ils si fréquents ?

L’estomac du cheval fabrique en continu de l’acide chlorhydrique qui est utilisé pour la digestion. Cette substance rend le terrain gastrique très acide. La salive et les aliments ingérés neutralisent c’est-à-dire  réduisent cette acidité. Les ulcères de l’estomac apparaissent dès lors que l’acidité est trop importante. Ce sont des lésions de la paroi de l’estomac qui ressemblent à des plaies. A noter, l’estomac du cheval se composent de deux parties à la structure et aux fonctions différentes :

  • la zone glandulaire, où a lieu la sécrétion du suc gastrique qui a un pH (unité de mesure de l’acidité) très acide, est protégée par une couche de mucus
  • la partie squameuse qui a un pH moins acide avec une paroi composée d’un tissu corné,  correspond au lieu de (pré-)digestion par des bactéries. 80% des ulcères sont présents sur cette zone.

Normalement le cheval, qui est un herbivore, devrait manger une grande partie de la journée. On parle de 16 heures par jour chez les chevaux sauvages et avoir l’estomac plein quasiment en continu.

Ce phénomène limite une élévation trop importante de l’acidité de l’estomac. Vous comprenez pourquoi l’alimentation du cheval a un impact sur l’apparition de ces lésions. Existe-il d’autres facteurs connus ?

Les causes d’apparition d’ulcères gastriques du cheval

Les ulcères gastriques peuvent toucher tous les types de chevaux quels que soient leur âge, leur activité ou leur race. Il existe cependant des facteurs favorisants. En effet, les animaux qui passent peu de temps au pré, pratiquent un exercice intensif ou qui sont soumis à des stress répétés seront plus susceptibles de présenter des ulcères à l’estomac.

On distingue quatre grandes causes reliées à la formation de ces lésions :

  • L’alimentation : si elle est souvent modifiée, fractionnée avec des concentrés ou sans fibres. Une alimentation trop riche en amidon augmente l’activité de la flore bactérienne et le temps de digestion ce qui engendre des fermentations importantes. Après fermentation, l’amidon se transforme en différents acides qui viennent augmenter l’acidité présente dans l’estomac sans barrière protectrice.
  • L’entrainement : lorsque le travail est intensif. Les mouvements exercent une forte pression sur l’estomac à l’origine de projection acides sur la muqueuse de l’estomac. Ce dernier est déformé par les mouvements du diaphragme liés à la respiration.
  • Les perturbations de l’environnement : le confinement au box, les transports, l’arrivée dans un lieu inconnu… En effet, le stress est un facteur des ulcères gastriques du cheval.
  • Les médicaments : L’utilisation à long terme d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) tels que la phénylbutazone est connue pour être une cause d’ulcères gastriques chez le cheval. Dans le cas des AINS, l’ulcération peut se produire dans la région squameuse mais également dans la région acide de l’estomac. L'utilisation des AINS réduirait la production de mucus qui protège la paroi de la région acide.

Les symptômes des ulcères gastriques du cheval

Les chevaux souffrant d'ulcères ne présentent bien souvent pas de symptômes visibles ou les signes associés sont très discrets, on dit qu’ils sont asymptomatiques. Manifestations de signes de douleur, changements de comportements, intolérance à l’effort, appétit variable voire capricieux, inconfort abdominal parfois coliques… peuvent cependant être observés dans les ulcères importants. Les conséquences de ces lésions sont variables mais peuvent être dans certains cas très graves pouvant aller jusqu’à l’apparition de coliques, d’anémies dues aux saignements, et de péritonites.

Le traitement et prévention des ulcères gastriques du cheval 

Votre vétérinaire peut prescrire un traitement pour votre cheval qui souffre d’ulcères gastriques. Les médicaments utilisés pour ce type de pathologie visent à faire baisser l’acidité de l’estomac (oméprazole), protéger la muqueuse (sucralfate), favoriser la cicatrisation et préserver l’équilibre de la flore avec des molécules qui agissent comme des pansements de l’estomac ou qui régulent l’acidité.

Des rations avec beaucoup de fibres (foin à volonté, libre accès au pâturage), une alimentation fractionnée et des teneurs réduites en sucres hautement fermentescibles (peu de concentrés ou de grains) sont recommandées pour prévenir les ulcères. L’adjonction de foin de luzerne ou d’huile riche en acides gras semble également donner de bons résultats sur les ulcères gastriques du cheval. La quantité de fourrage doit correspondre au moins à 2% du poids du corps (exemple pour un cheval de 500 kg cela correspond à 10 kg de foin par jour). Limiter l’apports d’amidon à moins de 2g / kg de poids par repas. Pour un cheval de 500 kg utilisez 5 litres d’orge aplatie par jour maximum.

Votre vétérinaire peut vous conseiller la prise d’aliments complémentaires contenant des ingrédients reconnus pour le confort gastrique du cheval tels que :

  • la lécithine et les algues marines protectrices de la muqueuses ;
  • la pectine, le bicabonate de sodium, le lithotamme qui ont un effet tampon (réduction de l’acidité) ;
  • des pré et probiotiques pour soutenir la flore bactérienne ;
  • L’argile qui joue le rôle de « pansement gastrique » ;
  • ou encore de l’aloe vera qui a des propriétés cicatrisantes

Limiter l’apparition d’ulcères gastriques du cheval

  • Pour gérer le stress, vous pouvez aménager des temps de repos au cours du transport, assurer une hydratation correcte et continue, ménager des temps de sortie réguliers au paddock pour les chevaux au box.
  • Vous pouvez donner des suppléments protecteurs de la muqueuse gastrique lors d’un changement de vie (environnement, travail, ration).
  • Assurez une alimentation équilibrée et variée. Si possible, fragmentez le repas de votre animal au maximum (4 fois par jour) et n’hésitez pas à lui donner du foin à volonté y compris la nuit. Evitez de laisser l’estomac vide plus de 6 heures.
  • Limitez l’exercice lorsque votre cheval est à jeun.
  • Favorisez l’accès au paddock ou encore mieux à la pâture.
  • Et n’oubliez pas de vermifuger régulièrement votre cheval et, surtout en automne, traitez contre les gastérophiles qui sont des parasites de l’estomac.

L'importance du diagnostic précoce

Quand il s'agit d'ulcères gastriques, plus le diagnostic est précoce, meilleures sont les chances de guérison. C'est pourquoi il est essentiel de savoir reconnaître les signes avant-coureurs et de faire examiner votre cheval dès les premiers doutes. Contrairement à une idée reçue, la gastroscopie n'est pas un examen systématiquement nécessaire. Votre vétérinaire peut d'abord réaliser un diagnostic clinique basé sur l'observation des symptômes et la palpation abdominale.

La gastroscopie reste néanmoins l'examen de référence pour confirmer la présence d'ulcères et évaluer leur gravité. Cet examen endoscopique permet de visualiser directement l'intérieur de l'estomac et de localiser précisément les lésions. Il nécessite une mise à jeun de 12 à 24 heures, ce qui peut être contraignant, mais s'avère indispensable pour obtenir une vision claire de la muqueuse gastrique.

Les approches naturelles complémentaires

En complément des traitements conventionnels, plusieurs solutions naturelles peuvent soulager votre cheval et favoriser la cicatrisation des ulcères. La phytothérapie offre notamment des résultats prometteurs avec des plantes comme :

  • La réglisse, reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes
  • Le calendula, qui apaise et régénère les muqueuses
  • Le fenugrec, qui stimule l'appétit tout en protégeant la muqueuse gastrique

L'argile verte, utilisée en cure, forme un pansement naturel qui protège la muqueuse gastrique et favorise sa régénération. Elle peut être utilisée en complément des traitements classiques, mais il est important de respecter un intervalle de 2 heures entre la prise d'argile et celle d'autres médicaments.

Adaptation de l'entraînement pour les chevaux atteints

Un cheval souffrant d'ulcères nécessite une adaptation de son programme d'entraînement. Il est recommandé de :

  • Privilégier des séances courtes mais régulières plutôt que des travaux intensifs
  • Éviter les exercices à jeun, particulièrement le matin
  • Aménager des pauses plus fréquentes pendant les séances
  • Réduire temporairement l'intensité du travail pendant la phase de traitement

La gestion des compétitions demande également une attention particulière. Il est préférable de prévoir des compléments protecteurs les jours précédant et suivant l'événement. L'accès au foin doit être maintenu jusqu'au dernier moment avant l'épreuve, et repris dès que possible après.

Des rations adaptées et équilibrées

Pour un cheval de sport de 500 kg souffrant d'ulcères, voici un exemple de ration quotidienne équilibrée :

Le matin (7h) :

  • 3 kg de foin de bonne qualité

  • 1 kg d'aliment floconné pauvre en amidon

  • Une poignée de luzerne déshydratée

À midi (12h) :

  • 2 kg de foin

  • 500g de mash à base de son de blé et de graines de lin

Le soir (19h) :

  • 5 kg de foin pour la nuit
  • 1 kg d'aliment floconné

  • Un complément riche en oméga 3

Cette répartition permet d'éviter les longues périodes de jeûne tout en maintenant un apport suffisant en énergie pour l'effort. L'ajout de luzerne et de graines de lin apporte des nutriments protecteurs pour la muqueuse gastrique.

Il est essentiel de distribuer le foin avant les concentrés lors de chaque repas. Cette pratique stimule la production de salive et crée un effet tampon naturel dans l'estomac. Les transitions alimentaires doivent être progressives sur une période d'au moins deux semaines pour éviter tout stress digestif supplémentaire.

La gestion quotidienne d'un cheval sensible aux ulcères

Au-delà de l'alimentation et des traitements, la gestion quotidienne d'un cheval sujet aux ulcères demande une attention particulière. L'organisation de la journée joue un rôle crucial dans la prévention des récidives.

Commencez par établir des horaires de repas réguliers. L'estomac équin est programmé pour recevoir des petites quantités de nourriture tout au long de la journée. Un distributeur automatique de foin peut s'avérer très utile pour les chevaux au box, permettant de fragmenter les repas même en votre absence.

L'hydratation est également primordiale. Un cheval doit avoir accès en permanence à de l'eau propre et tempérée. En hiver, l'utilisation d'un système antigel pour les abreuvoirs est indispensable. Pour stimuler la consommation d'eau, vous pouvez légèrement humidifier le foin ou ajouter une pincée de sel dans la ration.

Suivre l'évolution et prévenir les récidives

La guérison des ulcères n'est pas une fin en soi. Il est essentiel de maintenir une surveillance régulière pour éviter les rechutes. Tenir un journal de bord peut s'avérer très utile. Notez-y :

  • Les changements de comportement, même minimes

  • La consommation quotidienne de nourriture et d'eau

  • Les périodes de stress (compétitions, changements d'écurie, etc.)

  • Les résultats aux compétitions et la qualité du travail

Cette approche permet de détecter rapidement les signes avant-coureurs d'une récidive et d'ajuster la prise en charge en conséquence. N'hésitez pas à partager ces observations avec votre vétérinaire lors des visites de contrôle.

L'hygiène de vie, un facteur clé

L'environnement du cheval influence directement son bien-être digestif. Un mode de vie le plus naturel possible contribue à réduire les risques d'ulcères. Voici quelques aménagements bénéfiques :

  • Installer un filet à foin à petites mailles pour ralentir la prise alimentaire

  • Aménager le box avec des jouets et des occupations pour réduire le stress

  • Favoriser les contacts sociaux avec d'autres chevaux

  • Maintenir une litière propre et confortable

  • Assurer une bonne ventilation du box

La mise au paddock quotidienne, même brève, permet au cheval de se détendre et de brouter. Si possible, privilégiez un paddock enherbé ou installez un râtelier avec du foin pour maintenir une activité digestive régulière.

L'importance du suivi vétérinaire sur le long terme

La gestion des ulcères gastriques nécessite un suivi régulier, même après la disparition des symptômes. Votre vétérinaire pourra adapter le traitement en fonction de l'évolution de l'état de santé de votre cheval. Les contrôles réguliers permettent également de détecter précocement toute récidive potentielle des ulcères gastriques.

Pour optimiser ce suivi, il est recommandé de :

  • Programmer des visites de contrôle tous les 3 à 6 mois

  • Réaliser une gastroscopie annuelle pour les chevaux particulièrement sensibles

  • Adapter le protocole de prévention selon les périodes de stress

Les solutions naturelles innovantes

La recherche en phytothérapie équine a permis de mettre en évidence de nouvelles solutions naturelles pour le confort gastrique du cheval. Des études récentes montrent l'efficacité de certaines associations de plantes :

  • Le gingembre associé à la camomille apporte un effet anti-inflammatoire naturel tout en favorisant la digestion,
  • La racine de guimauve, riche en mucilages, forme un film protecteur sur la muqueuse de l'estomac.

Ces solutions naturelles peuvent compléter efficacement les traitements conventionnels des ulcères gastriques.

Impact sur les performances sportives

Les ulcères gastriques peuvent significativement affecter les performances de votre cheval. On observe généralement :

  • Une baisse de la capacité d'effort

  • Une récupération plus lente après l'exercice

  • Une sensibilité accrue aux aides

  • Un manque de concentration lors du travail

La bonne nouvelle est qu'une prise en charge adaptée permet généralement un retour progressif au niveau de performance initial. Il est crucial d'adapter l'intensité du travail pendant la phase de traitement des ulcères gastriques.

Questions fréquentes des propriétaires

Peut-on prévenir totalement les ulcères gastriques ?

Bien qu'il soit difficile de garantir une prévention totale, une gestion appropriée de l'alimentation et du mode de vie peut considérablement réduire les risques. L'équilibre entre le bien-être du cheval et les contraintes de l'équitation moderne est essentiel.

Quelle durée moyenne pour le traitement ?

La durée du traitement des ulcères gastriques varie selon la gravité des lésions et la réponse individuelle du cheval. En général, comptez :

  • 2 à 4 semaines pour les cas légers

  • 4 à 8 semaines pour les cas modérés

  • 8 à 12 semaines pour les cas sévères

Les dernières avancées dans la recherche

Les recherches récentes sur les ulcères gastriques du cheval ont permis de mieux comprendre l'impact du microbiote intestinal. Un déséquilibre de la flore digestive pourrait favoriser l'apparition d'ulcères. Des études prometteuses montrent l'intérêt des probiotiques spécifiques pour renforcer la protection de la muqueuse gastrique.

De nouvelles approches thérapeutiques sont également en développement, notamment :

  • Des pansements gastriques nouvelle génération

  • Des compléments alimentaires ciblant le microbiote

  • Des protocoles de prévention personnalisés selon le profil du cheval 

Conseils pratiques pour le quotidien

Pour faciliter la gestion quotidienne de votre cheval sensible aux ulcères, voici quelques astuces pratiques :

  • Utilisez un planning d'alimentation détaillé

  • Préparez des rations à l'avance pour assurer la régularité des repas

  • Installez une caméra de surveillance pour observer le comportement en votre absence
  • Tenez un journal de bord pour noter les changements d'appétit ou de comportement

Ces outils vous aideront à maintenir une routine stable et à détecter rapidement tout changement préoccupant.

Nos produits best-sellers pour les ulcères gastriques du cheval

Voici deux produits qui ont été sélectionnés par Marc, le vétérinaire de cheval-energy.com, et sur lesquels nous avons d’excellents retours clients.

Ekygard du Laboratoire Audevard apporte des nutriments spécifiques répondant aux situations d’ulcères gastriques du cheval :

  • le psyllium, la pectine et l’argile bentonite favorisant la formation d’un gel protecteur,
  • le lithothamne,  une petite algue rouge régulatrice de l’acidité,
  • la guimauve et l’Aloe vera connues pour leurs propriétés apaisantes,
  • les pré- et probiotiques, qui renforcent la flore intestinale
  • le fenugrec, plante très appréciée des chevaux et favorisant un bon appétit.

Gastrivet Granulés du laboratoire NAF formulé à base d’extraits de plantes, il est destiné à soutenir l’estomac du cheval sensible. Particulièrement recommandé en prévention chez le cheval sensible, en parallèle ou en relais du traitement vétérinaire pour les ulcères gastriques et dans le cadre d’un régime adapté. Sa formule élaborée est source d’anti-acides naturels, d’extraits de plantes connues pour leurs vertus apaisantes et cicatrisantes, de probiotiques pour l’équilibre de la flore intestinale, et de fenugrec pour stimuler l’appétit, souvent irrégulier lors d’ulcères gastriques.

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