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Tic chez le cheval : comprendre, prévenir et traiter la stéréotypie équine

Mouvements répétitifs ou stéréotypés, souvent invariants, qui n’ont pas de fonction ou de raison apparentes… La stéréotypie chez le cheval, plus souvent appelée « tic » (Trouble Involontaire Compulsif) peut se manifester de plusieurs façons chez nos équidés.

Mouvements répétitifs ou stéréotypés, souvent invariants, qui n’ont pas de fonction ou de raison apparentes… La stéréotypie chez le cheval, plus souvent appelée « tic » (Trouble Involontaire Compulsif) peut se manifester de plusieurs façons chez nos équidés.

Les stéréotypies se développent en réponse à différents facteurs : ennui, anxiété, solitude. Pour compenser ces frustrations, le cheval va se réfugier dans un rituel permettant à son organisme de sécréter des endorphines qui vont l’apaiser et lui procurer du bien-être.

Cheval-energy fait le tour du sujet pour vous expliquer, vous conseiller et vous permettre de prévenir et traiter ces tics chez le cheval.

Les différents types de tic chez le cheval

On distingue les stéréotypies orales, qui passent par l’action de la bouche, des stéréotypies locomotrices.

Stéréotypies orales

Parmi les stéréotypies orales les plus connues, on retrouve :

  • Le tic à l’appui : Il s’agit d’un tic où le cheval attrape des objets fixes (porte de box, mangeoire, etc.) avec ses incisives et tire en arrière tout en contractant les muscles de son encolure. Cela provoque un bruit caractéristique, ressemblant à un rot, provoqué par le passage de l’air dans l’œsophage du cheval. Ce comportement engendre une usure anormale des incisives.
  • Le tic à l’air : Le cheval qui tique à l’air adopte un comportement similaire au tic à l’appui, mais sans prendre d’appui avec ses incisives.

On peut également observer des chevaux qui semblent « jouer » avec leur bouche : en mâchant, en bougeant la langue et la sortant sans arrêt, la frottant contre un support ou léchant des objets. Il arrive aussi qu’ils fassent claquer leurs lèvres en secouant la tête. 

Que ce soit dans le cas du tic à l’appui ou du tic à l’air, le cheval n’ingère pas d’air (on pourrait le croire, mais des radios montrent que ce n’est pas le cas). 

Stéréotypies locomotrices

Les stéréotypies locomotrices les plus fréquentes sont :

  • Le tic de l’ours : Lorsqu’un cheval tique à l’ours, il se balance d’un antérieur à l’autre en déportant son poids. Ce tic est souvent reproduit devant la porte du box.
  • L’encensement : Il s’agit de mouvements de la tête de bas en haut, souvent violents et successifs.

Attention : les mouvements de l’encensement peuvent également être dus à une pathologie locomotrice d’une autre origine comme par exemple le headshaking.

  • Le tic déambulatoire : Ce tic se caractérise par un cheval qui tourne continuellement dans son box en suivant la même trajectoire. Ces passages répétés laissent des traces apparentes dans le lieu de vie du cheval. Ce comportement peut provoquer des problèmes articulaires.

Facteurs de risque d’apparition de tics chez le cheval

Plusieurs facteurs ont été identifiés comme associés à l’apparition et l’existence de ces tics chez le cheval :

  • Le manque de communication avec d’autres chevaux.
  • Des fourrages distribués en trop petite quantité (et une distribution de concentrés trop importante).
  • La restriction d’espace et de mouvement : un cheval que l’on sort tous les jours au travail ont un comportement « explosif » au paddock les jours de repos, alors qu’un cheval qui travaillera autant, mais qui en plus de cela est mis en liberté quotidiennement, aura tendance à être calme au paddock.
  • Un milieu pauvre et peu stimulant sensoriellement.
  • Le sevrage aurait également un impact important sur l’apparition de ces tics. Etape stressante de la vie du cheval, une étude a montré que le tic à l’appui chez les jeunes chevaux apparaît en moyenne dès l’âge de 20 semaines. Les poulains en cours de sevrage à qui on donne des concentrés seraient également plus sujets à développer un tic à l’appui que ceux qui n’ont pas de concentrés.

Prévenir et traiter les tics du cheval

Beaucoup pensent directement à « comment empêcher mon cheval de tiquer ? ». Le tic est un exutoire pour le cheval. En effet, il s’agit d’une manifestation de son mal-être qui de plus le soulage. Vous vous en doutez, l’en empêcher n’aura aucune action positive sur la situation et pourrait même être néfaste pour lui avec notamment un accroissement du stress, une amplification des tics ou le développement d’autres tics…

Plutôt que de chercher à l’empêcher, commencez par chercher la cause de ce comportement afin de la supprimer.

Nos conseils pour prévenir les tics chez le cheval

  • Il est primordial de donner une belle quantité de fourrage (et si possible à volonté !). En effet à l’état naturel, le cheval mange au minimum 14 heures par jour.
  • Sortez votre cheval au pré ou au paddock le plus souvent possible.
  • Favorisez les contacts entre chevaux, ces sont des animaux sociables qui ont besoin de congénères et d’interactions !
  • Vous pouvez également enrichir son environnement avec des jouets. 

Pour préserver les chevaux de ces troubles comportementaux, il est indispensable de les maintenir dans des conditions les plus proches possibles de leur état naturel.

Tic à l’appui, que faire ?

  • Plus votre cheval passera de temps dehors (paddock, pâture) mieux ça sera.
  • Faites attention à la quantité de fibres dans sa ration. Cela permet qu’il mastique plus longtemps, et l’occupera plus.

Le mot de notre vétérinaire : en cas de tic à l’appui ou à l’air, un contrôle gastrique est conseillé pour détecter d’éventuels ulcères.

En cas d’ulcération, votre vétérinaire établira un protocole. Il existe également des solutions santé pour permettre de soulager le cheval ulcéré : retrouvez le dossier complet sur les ulcères ici

Tic de l’ours et encensement, que faire ?

  • Souvent causé par la solitude, il faut favoriser les interactions entre les chevaux ! Cela permet la diminution (voire la disparition) de ce tic.

Astuce : Il n’est pas toujours évident de permettre le contact avec d’autres chevaux. L’utilisation de miroirs peut s’avérer positive, avec un effet bénéfique plus ou moins long selon le cheval.

Si elle est prise en charge dès son apparition, la stéréotypie peut éventuellement disparaître. Si celle-ci persiste ou récidive, il est important de tout mettre en œuvre pour que ce comportement n’influe pas sur la santé du cheval et de réduire au maximum les causes probables de ces tics chez le cheval.

guide santé cheval

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