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Gérer la fin de vie du cheval

Lorsque l’on est propriétaire d’un cheval, il est normal de se poser la question de la fin de vie de celui-ci. La mort du cheval est crainte par tout cavalier et personne n’est jamais vraiment prêt à cela cependant, il est important de s’y préparer et d’envisager le fait que la mort ne sera pas forcément naturelle et qu’il faudra avoir recours à une euthanasie.

La mort « naturelle » du cheval 

La mort du cheval est dite « naturelle » lorsqu’elle ne nécessite aucune intervention extérieure. Elle est imprévue et peut être due à la vieillesse de l’animal ou survenir à la suite d’un accident ou d’une longue maladie.

Ce type de mort est généralement dû à un processus de vieillissement entrainant une défaillance d’un organe vital ou lié à une affection cardiovasculaire. 

Dans le meilleur des cas, la mort est subite et sans douleur pour l’animal évitant au propriétaire de prendre la décision de l’euthanasie.

L’euthanasie du cheval : le choix de la fin de vie du cheval

L’euthanasie du cheval permet de lui offrir une fin de vie plus douce en mettant fin à ses souffrances. Cependant, ce n’est jamais une décision facile à prendre pour le propriétaire en raison du lien d’attachement qu’il entretient avec son équidé. En fonction des cas, la prise de décision peut être plus ou moins évidente selon s’il s’agit d’une urgence sans issue ou d’une pathologie chronique par exemple.

Concernant les chevaux âgés, la décision d’euthanasie est généralement prise afin de limiter la souffrance liée à l’affaiblissement général de l’animal et les affections associées.

L’aspect économique doit également être évoqué. En effet, les soins vétérinaires et traitements dont nécessitent les chevaux âgés ou atteints de pathologie chronique représentent parfois un coût bien trop élevé pour pouvoir être assumé par le propriétaire.

Principales causes d’euthanasie du cheval :

  • Fractures (en cas d’infection ou de complications en fourbure d’appui par exemple)
  • Coliques graves (nécrose importante de l’intestin)
  • Lésions dégénératives à l’origine de douleurs chroniques (arthrose par exemple)
  • Tumeurs
  • Insuffisance rénale

Le choix de l’euthanasie du cheval

L’euthanasie est un acte éthique qui permet aux propriétaires d’accompagner dignement son cheval jusqu’aux derniers instants et le plus sereinement possible.

La décision est prise en accord avec le vétérinaire qui ne la propose qu’en dernier recours lorsque le confort de vie du cheval est gravement altéré ou que la douleur n’est plus traitable. Le choix de l’euthanasie est difficile, le propriétaire doit être informé objectivement de l’état de son cheval et lucide sur l’évolution de l’animal et de sa qualité de vie.

La fin de vie du cheval est un moment douloureux et il est difficile de savoir à partir de quel moment l’euthanasie devient nécessaire. 

Certains points peuvent faciliter la prise de décision pour le propriétaire :

  • Évolution rapide d’une maladie incurable
  • Le cheval ne parvient plus à se relever où à se déplacer, soit à cause de douleurs (pathologies diverses : arthrose, fourbure …) ou parce qu’il est trop affaibli
  • Le cheval ne s’alimente plus, et perd de l’état
  • Douleurs

Dans ces cas-là, il est temps de se poser la question du bien fondé de continuer les soins où mettre fin à la souffrance et à la dégradation de l’état du cheval.

Déroulé de l’euthanasie du cheval

L’euthanasie est un acte entrainant une mort rapide et indolore pour le cheval cependant il peut être impressionnant (réactions réflexes de l’animal) pour le propriétaire qui est libre d’y assister ou non. 

Afin d’éviter de rendre le moment stressant pour le cheval, il convient de l’installer dans un endroit familier et calme. De préférence dans un endroit isolé accessible au camion d’équarrissage.

Le vétérinaire, seule personne habilitée à euthanasier un cheval, pose un cathéter pour être sûr d’administrer rapidement et efficacement les médicaments nécessaires. 

Dans un premier temps, le vétérinaire injecte un premier médicament pour sédater voire anesthésier le cheval. Il n’est alors plus conscient et ne ressent plus de douleur. Si le cheval était debout, il convient de l’accompagner dans sa « chute » car elle peut être brutale.

La deuxième injection à base d’un puissant narcotique provoque l’inconscience puis l’arrêt cardiorespiratoire. A ce moment, il peut arriver que le cheval ait des mouvements réflexes tels que des tremblements, défécation, pédalage …

Le vétérinaire peut ensuite constater la mort du cheval (plus de rythme cardiaque, arrêt de la respiration et absence de réflexe cornéen).

Prise en charge du corps après la mort du cheval

Il est absolument interdit par la loi d’enterrer un équidé. La prise en charge du corps du cheval par un professionnel est obligatoire. Aujourd’hui, il existe plusieurs options : l’équarrissage ou l’incinération. Ces deux services représentent tout de même un coup non négligeable auquel il faut être préparé en amont du décès de son cheval.

  • L’équarrissage

Jusqu’en 2010, l’équarrissage était la seule solution d’enlèvement du corps du cheval.

La dépouille du cheval est collectée par un service spécialisé dans les 48 heures suivant le décès de l’animal. La carcasse est ensuite recyclée.

Le tarif de ce service est établi en fonction du type d’équidé, de son âge ainsi que du lieu de l’enlèvement. Les tarifs peuvent varier d’une centaine d’euros à presque 1000€.

  • Service de crémation

Depuis 2010, une société de crémation propose, en France, de prendre en charge les chevaux. Horsia est le seul service d’incinération pour les chevaux actuellement proposé en France.

Comme l’équarisseur, l’enlèvement du corps se fait dans les 48 heures. Le transport jusqu’au crématorium est strictement individuel et effectué dans un véhicule spécialisé.

L’incinération peut être collective ou individuelle et permet aux propriétaires de récupérer les cendres de leur cheval.

Le tarif de l’incinération varie en fonction du type de crémation (individuelle ou collective), de la taille de l’équidé et du lieu de prise en charge du corps. Il faut compter environ 1000 à 4000€ pour bénéficier de ce service.

  • Cimetière animalier :

Il est également possible de faire inhumer son cheval dans le seul cimetière animalier habilité à enterrer les animaux de plus de 50 kilos. Il est situé dans le département de l’Oise, à Saint-Leu-d’Esserent. L’inhumation d’un cheval revient à environ 2000€ et la concession revient à 300€ par an.

Dans tous les cas, il convient, pour des raisons pratiques, de placer le cheval dans un lieu accessible au camion qui prendra en charge son corps. Si l’animal décède dans un box par exemple, il est conseillé de déplacer son corps rapidement, avant qu’il ne se rigidifie.

Démarches administratives après la mort du cheval

La mort d’un cheval doit impérativement être déclarée au SIRE dans les 48 heures suivants le décès. Pour que la mort du cheval soit enregistrée, il est nécessaire de retourner le document d’identification ainsi que la carte d’immatriculation de l’équidé au SIRE, le professionnel qui aura pris en charge le corps pourra s’en charger.

*  *  *

Pour conclure, la gestion de la fin de vie du cheval est un moment compliqué pour le propriétaire qui doit faire face à des moments douloureux. Des solutions permettent d'améliorer le confort de l’animal et de le respecter jusqu’à la fin. Il est important de connaître les options, aussi bien quant aux décisions à prendre que pour les démarches à effectuer après la mort du cheval afin de ne pas ajouter un stress supplémentaire à la situation.

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