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Piroplasmose chez le cheval : causes et traitements

La piroplasmose chez le cheval est une maladie parasitaire, causée par des agents se transmettant par les tiques. C’est une maladie très répandue puisqu’on considère que 90% des chevaux dans le monde vivent dans une région où la maladie est présente, et l’augmentation des mouvements internationaux de chevaux a contribué à sa diffusion. La piroplasmose du cheval peut prendre de nombreuses formes et avoir de lourdes conséquences et son traitement reste à ce jour compliqué.

Comment se manifeste la piroplasmose chez le cheval ?

Lorsque le cheval est affecté par l’un des agents de la piroplasmose, c’est à dire Babesia caballi ou Theileria equi, cette infection ne va pas se manifester de la même façon chez tous les individus. La plupart ne présenteront même aucun symptôme, on parle alors de porteurs sains. Cette proportion représente 80 à 90% des chevaux infectés. Ces porteurs sains peuvent cependant devenir symptomatiques suite à un stress ou un effort important qui déclenchera la maladie. Il existe une période d’incubation suite à l’infection, d’une durée approximative de trois semaines, à la suite de laquelle le cheval manifeste de la fièvre. C’est également le moment où débute l’érythrolyse, c’est à dire la destruction des globules rouges, conduisant à une anémie. Parmi les chevaux présentant des manifestations cliniques de la maladie, on distinguera deux formes en fonction de leur intensité.

La forme aiguë de la piroplasmose chez le cheval

La forme aiguë est la plus courante. Elle se manifeste par de la fièvre, une faiblesse générale, de l’ictère, un engorgement des membres et de l’anorexie. Parfois ces symptômes peuvent être associés à d’autres signes comme une tachycardie, une transpiration excessive ou une urine anormalement foncée.

Il existe aussi une forme suraiguë, très rare chez le cheval adulte, qui présente une évolution extrêmement rapide : le cheval est généralement retrouvé mort. Cette forme est plus fréquente chez le poulain nouveau né lors de transmission transplacentaire du parasite. Les symptômes sont alors une faiblesse générale, une anémie et un ictère (coloration jaune de la peau et des muqueuses due à l’hémolyse).

La forme chronique de la piroplasmose chez le cheval

La forme chronique de la piroplasmose chez le cheval provoque les mêmes symptômes que la forme aiguë mais leur apparition est plus progressive et ils sont de fait moins faciles à déceler. Ils peuvent en effet évoluer sur plusieurs semaines et sont très peu spécifiques : souvent le signal d’alerte est une simple baisse des performances, une perte de poids ou encore un manque d’entrain au travail.

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Le mécanisme de transmission de la piroplasmose chez le cheval

Babesia caballi et Theileria equi sont les deux protozoaires qui provoquent la piroplasmose chez le cheval. Ils infectent les érythrocytes (ou globules rouges) du cheval, ce qui entraine une variété de symptômes plus ou moins marqués selon la forme de la maladie.

La tique, vecteur principal de la piroplasmose chez le cheval

Ces piroplasmes sont transmis par des tiques dures de la famille des Ixodidés, qui se caractérisent par la présence d’un écusson dorsal.

Ces tiques sont de grande taille (jusqu’à 1cm). Elles se nourrissent sur le cheval pendant plusieurs jours, gonflant leur abdomen de sang, avant de se détacher.

C’est par sa salive que la tique transmet au cheval les sporozoïtes (le stade de développement responsable de l’infection) de Babesia caballi ou Theileria equi. Ceux-ci vont alors envahir les globules rouges du cheval (ainsi que les globules blancs dans un premier temps pour Theileria equi). Ils vont alors évoluer et se multiplier, et cette multiplication peut se poursuivre jusqu’à la mort du cheval, ou être interrompue par son système immunitaire. Babesia caballi finit généralement par être éliminé de l’organisme du cheval au bout de un à quatre ans, contrairement à Theileria equi qui persiste souvent à vie. Les globules rouges infectés pourront ensuite être ingérés par une autre tique, laquelle sera le siège de la phase de reproduction sexuée du parasite, et pourra infecter un autre cheval lors de son prochain repas sanguin.

La transmission entre équidés se fait donc presque exclusivement par l’intermédiaire d’une tique. Il est à noter que les porteurs sains peuvent transmettre le parasite au même titre que les chevaux manifestant la maladie.

Les autres modes de transmission de la piroplasmose chez le cheval 

Il existe d’autres types de transmission, mais ils sont beaucoup moins courants. La transmission transplacentaire est possible pour Theileria equi, la jument gestante transmet alors le parasite au fœtus, ce qui peut conduire à la naissance d’un poulain malade ou porteur sain. Des cas de transmissions consécutives à l’utilisation de seringues ou instruments de chirurgie contaminés, ou encore suite à des transfusions avec du sang contaminé ont également été rapportés.

Comment est diagnostiquée la piroplasmose chez le cheval ?

Les symptômes sont très généraux et peu spécifiques, ils ne permettent donc pas de diagnostiquer la maladie mais peuvent simplement la faire suspecter. De nombreuses autres maladies provoquent des symptômes similaires : on peut citer par exemple la Leptospirose, l’Erlichiose ou encore la maladie de Lyme. Seuls des tests de laboratoire pourront permettre de poser le diagnostic. Les tests les plus utilisés actuellement sont les tests sérologiques qui permettent d’identifier la présence dans le sang du cheval d’anticorps contre le pathogène responsable de l’infection. Il est également possible de réaliser une PCR (« Polymerase Chain Reaction »), une technique qui recherche directement la présence d’ADN du pathogène dans le sang du cheval, ou encore de réaliser un frottis sanguin et d’observer les cellules au microscope. La réalisation d’une prose de sang par le vétérinaire sera donc indispensable pour diagnostiquer une piroplasmose.

Le traitement de la piroplasmose chez le cheval

L’imidocarbe, le traitement de choix de la piroplasmose chez le cheval

Une fois le diagnostic posé avec certitude, le traitement visera à éradiquer le parasite responsable de la piroplasmose du corps du cheval. Cependant, si le cheval vit dans une région où le risque de ré infestation existe, cette éradication sera faite de manière incomplète afin de lui permettre de développer une certaine immunité. Le traitement qui est actuellement utilisé de manière quasi exclusive est l’imidocarbe. Dans le cas d’une infection par Babesia equi  le traitement consiste en deux injections d’imidocarbe à 24 heures d’intervalle, et pour Theileria equi quatre injections à 72 heures d’intervalle car ce parasite est plus résistant. Le traitement de Theileria equi ne permet d’ailleurs généralement pas de l’éliminer totalement, mais il provoque une disparition des signes cliniques. Cependant les rechutes de piroplasmose chez le cheval restent possibles, suite à une situation de stress par exemple. L’imidocarbe est un traitement efficace, mais loin d’être anodin : des effets secondaires apparaissent régulièrement. L’un des plus fréquents est l’apparition de coliques.

Soutenir le cheval lors du traitement de la piroplasmose 

Il est essentiel de soutenir l’organisme du cheval de manière générale car ces traitements contre la piroplasmose restent lourds. Celui-ci devra être placé au repos dans un environnement calme, et il est conseillé de soutenir ses fonctions vitales à l’aide de compléments en vitamines, minéraux et acides aminés pour stimuler notamment la synthèse de globules rouges ou encore la fonction hépatique. L'Hematinic de Twydil ou encore Haemolytan 400 d'Equistro aideront par exemple le cheval à récupérer de l’anémie causée par la piroplasmosePiromix d'ESC Laboratoire est un complément alimentaire naturel dédié au soutien de l'organisme du cheval atteint de piroplasmose. Dans les cas les plus sévères, le cheval peut être placé sous perfusion pour être réhydraté et une transfusion sanguine peut s’avérer nécessaire si l’anémie est très marquée. Une fois le traitement réalisé, le cheval devra rester au repos pendant environ un mois, par exemple au pré.

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Peut-on prévenir la piroplasmose chez le cheval ?

La prévention de la piroplasmose est mise en place, à l’échelle internationale, par des contrôles aux frontières. Cette maladie a en effet de lourdes conséquences économiques car de nombreux pays refusent l’importation de chevaux porteurs d’anticorps contre l’un des agents étiologiques, car ils sont considérés comme des sources potentielles de propagation de parasites. Si pour les déplacements en Europe un simple certificat de bonne santé sera demandé, pour importer un cheval aux Etats Unis par exemple une sérologie sera nécessaire et un cheval testé positivement à la piroplasmose ne pourra pas entrer sur le territoire.

A l’échelle locale, la prévention passe surtout par des mesures visant à limiter l’exposition des chevaux aux tiques, car il n’existe à ce jour aucun vaccin contre la piroplasmose équine. Pour cela il est nécessaire de bien entretenir les pâtures, et de limiter la présence d’arbres car les tiques apprécient les environnements humides. Lorsque cela est possible, une inspection quotidienne du pelage ainsi que le retrait systématique des tiques présentes sur le cheval constitue un bon moyen de prévention car l’infection ne se produit qu’au bout de quelques jours.

 

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